Mercredi 28 octobre & samedi 14 novembre 2015 - Ile de la Folie et Terrasse de la Loire- Chaumont-sur-Loire/Veuzain-sur-Loire
Les deux sorties champignons proposées par le Conservatoire de Loir-et-Cher avec la Société d’Histoire naturelle ont permis de largement enrichir la connaissance mycologique sur sur l’Ile de la Folie à Chaumont-sur-Loire et sur la terrasse de la Loire à Onzain. Ces sorties ont la vertu d’attirer le public, ce fut une nouvelle fois vrai avec un total de 80 personnes dont un groupe de 11 enfants du centre de loisirs de la Chaussée-Saint-Victor qui nous avait contacté au préalable. L’avantage du nombre démultiplie la prospection et permet, en peu de temps, de trouver une grande diversité d’espèces même si les conditions ne sont pas optimales.
Cela s’est vérifié dans les deux cas lorsque chacun est venu déposer ses trouvailles sur les « tables d’identification ». Maurice Michaud, Gaston Garnier et Grégory SORDON ont classé avec soin ces cueillettes depuis le minuscule marasme à la globuleuse vesce de loup géante qui produit des milliards de spores. Puis, selon un rituel bien rodé mais toujours fascinant, Maurice a présenté chaque champignon ou groupe de champignons avec force commentaires concernant l’identification, le milieu de vie, l’intérêt culinaire, la toxicité, les usages…, Gaston, spécialiste des cortinaires et Grégory branché sur les champignons poussant sur le bois mais pas seulement, complétant avec brio cette présentation savante et détaillée, à portée de tous, qui rend fort humble le mycologue occasionnel.
Parmi les espèces récoltées, l’Amadouvier renvoie à des usages pour le feu qui remontent à plusieurs milliers d’années, certains se souviennent peut-être de l’emploi plus récent du briquet à essence avec sa mèche d’amadou ; grace à ses propriétés cicatrisantes ce champignon a aussi servi à panser les plaies. La Pholiote du peuplier avait logiquement sa place en ces lieux, stations naturelles du peuplier noir, de l’orme champêtre et des saules. Cet excellent comestible est cultivé depuis l’Antiquité. Autre espèce poussant sur le bois, la mortelle Galère marginée avec sa petite collerette orangée à ne pas confondre avec la comestible pholiote changeante. Certains spécimens se montrent plus rétifs pour livrer leur nom, occasion d’échanges nourris entre nos mycologues avec consultation assidue des manuels d’identification, d’autres ne déclineront leur identité qu’après usage du microscope pour notamment l’observation des spores.
La nature alluvionnaire des sites, leurs boisements naturels et leurs pelouses sur sables sont favorables à des espèces rares ailleurs, en revanche certains groupes comme les cortinaires, les amanites ou les bolets étaient peu ou pas représentés. Ces sorties apportent une connaissance accrue des sites et élargissentle regard sur la diversité du vivant. Comme l’a dit une des participantes : « Je ne regarderai plus les champignons comme avant où je ne m’intéressais qu’à quelques espèces qui se mangent ».
Sortie proposée grâce au soutien financier de:
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